Saviem SC 10-U

n° 272 TAG — 1976

Cet autobus numéro de parc 272 a été mis en service par la SÉMITAG en décembre 1976. Il a fait ses premiers kilomètres sur la ligne 6 (place Championnet / centre ville / Saint-Martin-d’Hères Les Alloves ou le Carina).

En tout, Grenoble aura vu circuler entre 1966 et 1990, 101 bus SC 10-U à 2 ou 3 portes :

  • 67 ont appartenu à la SGTE / SÉMITAG
  • 17 étaient affectés aux VFD sur les lignes urbaines exploitée pour le compte du SMTC ;
  • 17 étaient propriété de la Régie départementale des VFD
Le SC 10 à 2 portes n° 238 a été le premier autobus de la SÉMITAG peint aux couleurs blanc-rouge-blanc.

À ces SC 10-U s’ajoutent aussi le SC 10-PF n°286, préservé par ailleurs à l’Histo Bus Dauphinois. L’association a aussi préservé un premier SC 10-U : plus ancien, il portait le numéro 242, mais a du être ferraillé en 2008. Par rapport au n° 242, le n° 272 possède un intérieur plus moderne (revêtements de sièges, garnitures, peintures éclairage), et il dispose d’une unique grande vitre à l’arrière comme c’est le cas depuis 1975 sur ce modèle.

Notre SC 10-U n° 272 a été retiré de la circulation en 1990 et offert à la jeune association Standard 216 le 30 décembre 1991.

le 272 sur la ligne 33
le 272 sur la ligne 33 vers l’arrêt Stade Municipal, en 1989

L’autobus standard

Au tournant des années 50-60, le chaos règne, les autobus de tous types et de tous âges sont englués dans circulation automobile privée, très favorisée en ce temps.
Rares sont les véhicules adaptés au service urbain car les constructeurs préfèrent aménager à moindre coût des dérivés de leurs autocars.

Un groupe de travail constitué de techniciens de la RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens) et de l’UTPUR (Union des Transports Public Urbains et Ruraux) prend l’initiative dès 1958 et définit un cahier des charges pour l’autobus urbain « standard ». Une longueur de 11 m, un plancher plat à 63 cm du sol, une hauteur intérieure de 2,20 m, un pare-brise anti-reflet et un moteur de 150 ch couché sous le poste de conduite : telles en sont les grandes lignes. Le pare-brise cylindro-cyclique qui fera son originalité évite la réverbération de l’éclairage intérieur. Le moteur sera le plus discret possible en sonorité et en volume et être capable de fournir une puissance de 150 ch.

Trois constructeurs répondirent à l’appel d’offres en 1962 et conçurent chacun un prototype. Trois autobus cousins naquirent donc cette année-là, bien différents malgré leur air de famille. L’un d’entre eux, conçu par Verney, resta au stade du prototype. Le PCM de Berliet, accompagnera le SC 10 pendant les dix premières années de sa carrière.

Le SC 10 a été construit à 11 004 exemplaires entre 1965 et 1989, qui ont roulé dans toute la France, sauf Marseille.

SC 10 n° 272
le 272 au dépôt de Sassenage

Technique

Le constructeur Saviem (Société anonyme de véhicules industriels et d’équipements mécaniques), fit profiter le SC 10 de sa longue expérience des structures en tubes et profilés d’acier traités anti-corrosion. La silhouette générale de l’autobus n’est pas sans rappeler le Chausson APV. Le SC 10 est l’enfant légitime issu du mariage conclu en 1959 entre les deux entreprises : en témoignent les deux lettres de son appellation !

Les profilés des faces internes sont soudés par point et permettent les dispositions de portes les plus variées. « Standard », certes, mais avec autant de variantes que de réseaux, et même une plate-forme arrière ouverte, qui a eu du succès dans d’autres villes mais pas à Grenoble où un seul exemplaire à circulé.

Malgré sa longévité, le SC 10 a toujours été « à la mode » afin de donner une image attrayante du transport en commun. Entre 1965 et 1981 le SC 10-U, aux formes arrondies, a été construit à près de 8000 exemplaires. En 1981 et jusqu’à la fin de la fabrication en 1989, les extrémités de carrosserie devinrent plus anguleuses. C’était le type « SC 10-R » (« R » pour « restylé »), construit à un peu plus de 3000 unités.

Côté confort, une suspension mixte, pneumatique et à ressorts, munie d’un correcteur asservi à la charge, fait oublier l’incommodité de ses prédécesseurs. Le moteur, un MAN de 150 ch à 2500 tours/mn, est caché sous le siège du conducteur, pas vraiment accessible pour la maintenance mais il fallait « débarrasser le plancher » !

le 272 avant restauration
le 272 à l’HBD en 2008, avant sa restauration

Pour faciliter la vie du conducteur, l’autobus ofre toutes les servo-commandes « modernes » pour l’époque : freinage pneumatique, frein de secours, direction à assistance hydraulique très maniable et braquant bien, transmission automatique type Saviem R107 à convertisseur de couple (sur 80% des modèles) ou semi-automatique HVD Pont-à-Mousson (embrayage automatique et passage manuel et assisté des vitesses).

Le SC 10 a malgré tout quelques défauts dont le plus gros est son instabilité sur sol mouillé ou enneigé. Les roues arrière simples en sont la cause.

La nouvelle génération des autobus à moteur arrière, PR 100 puis R 312, supplantera le SC 10, qui restera l’autobus des années 70-80 par excellence, apprécié de nombreux amateurs. Plusieurs SC 10 sont préservés par des associations similaires à la notre, en France.

immatriculation 3052 UH 38
numéro de série 653.665
longueur 11,04 m
largeur 2,50 m
poids à vide 8,15 t
poids total en charge 15,0 t
moteur diesel MAN 846 à 6 cylindres de 150 ch
boite de vitesse Saviem R107 à 3 rapports automatiques
capacité 29 assises + 67 debout

le 272 au dépôt VFD de Saint-Martin-d'Hères
le 272 alors stationné au dépôt VFD de Saint-Martin-d’Hères, en 2003