n° 52 VFD (reconstitution) — 1951
Cet autocar est la réplique de l’APH-2/50 n° 52 que possédait les VFD. Lorsqu’il fut livré à la Régie en 1951, il y avait 41 véhicules de ce type en circulation, en incluant les APH-1 datant de 1946. Ils furent réformés entre la fin des années 1950 et le milieu des années 1960.
À noter que la SGTÉ a fait rouler 7 APH-2/50 en version bus à 3 portes livrés en 1951, avec les numéros de parc 187 à 193 ; et 5 APH-1 dès 1949 (numéros de parc 182 à 186, une réplique du n° 184 étant à l’HBD). Les APH-1 SGTÉ circulèrent jusqu’en 1962 et les derniers APH-2/50 furent retirés en 1970.
Standard 216 avait récupéré deux autres Nez de Cochon dans les années 90 : un APH-1 à Fitou (66) en 1993 et un ASH-2/50 à Allemont près du Bourg-d’Oisans en 1997 (en fait un ASH transformé en APH). À l’époque, nous ne pensions pouvoir en trouver d’autres et, malgré leur état, nous envisagions de reconstituer un Chausson Nez de Cochon à partir de ces deux-là. Mais la tâche s’annonçait ardue, d’autant que les deux véhicules continuaient de pourrir sur le parking extérieur du dépôt VFD de Saint-Martin-d’Hères.
Courant 2004, nous sommes informés par M. Cottot, entrepreneur de Travaux Publics à Bobigny qu’il a découvert, dans un local récemment acquis, plusieurs vieux cars ; elle préfère en faire don à des associations plutôt que de les ferrailler. C’est en cherchant sur internet qu’il tombe sur le site Standard 216 et nous contacte.
Travaillant à Paris, un de nos adhérents se rend sur place et découvre sous abri trois Nez de Cochon, dont un modèle rarissime de 1948, carrossé par Di Rosa sous l’appellation « Atlantic », et un AP-1 à porte avant battante à loquet. Ils sont là depuis plus de 30 ans. L’AP-1 est irrécupérable. À regret, nous laissons partir chez un transporteur, grand collectionneur de la Région Parisienne, le modèle Atlantic, car aucun véhicule de ce type n’a circulé dans l’Isère à notre connaissance. Nous décidons de récupérer le troisième, un APH-50 qui est en meilleur état que les deux Nez de Cochon que nous possédions déjà, d’autant plus qu’il dispose de tous ses sièges en bon état.
Cette fois-ci, ce Chausson ne connaîtra pas les affres de l’agonie sur le parking extérieur des VFD, la SÉMITAG nous autorisant à le mettre sous abri dans son dépôt d’Eybens. Cette acquisition, qui nous remplit d’espoir, ne représente pas moins un chantier considérable : moteur hors-service, choc très important à l’arrière gauche, corrosion bien installée, tout particulièrement dans des zones qui devaient correspondre à des gouttières dans la toiture du hangar qui l’avait abrité.
Il lui faudra attendre son transfert dans notre nouveau bâtiment de Pont-de-Claix pour envisager sa restauration, ce qui sera fait le 30 avril 2007. Après plus de 2600 heures de travail de restauration, l’autocar arbore les couleurs des VFD, et le numéro 52.
En ce qui concerne la véritable histoire de cet APH-2/50, à sa sortie d’usine, il fut mis en service par l’Armée de l’Air, puis revendu à un autocariste de Bobigny (en Seine-Saint-Denis).
« premier de la classe »… des autocars de ligne
En 1950, Chausson a pris bonne note des critiques et suggestions de sa clientèle : le succès des modèles précédents et le développement du marché le décident à revoir en profondeur son modèle. C’est dans ce contexte que ce nouveau Chausson fut commercialisé. La ligne générale reste la même mais les évolutions sont nombreuses.
D’une part, la hauteur de caisse est fortement abaissée et, pour y parvenir, Chausson a dû repenser entièrement le soubassement qui s’en trouve renforcé.
Le pont arrière et l’essieu avant sont désormais des organes « maison », l’autocar peut ainsi recevoir des équipements en pneus jumelés ou simples à l’arrière. Chaussé avec les nouveaux pneus extra large E-20 Pilote X de Michelin, le confort est accru. La carrosserie évolue esthétiquement : le « nez de cochon » s’orne d’un carénage luxe (en option) qui intègre deux phares anti-brouillard. La face arrière reçoit trois baies au lieu d’une, disposition qui restera inchangée jusqu’en 1965.
Côté motorisation, il bénéficie de l’augmentation de puissance du moteur Panhard 4HL qui passe à 110 ch, mais peut également recevoir d’autres groupes de propulsion comme le Somua de 150 ch. Le tout nouveau ralentisseur Telma fait partie des options. La boîte à 5 vitesses de marque Renondin occupe la position centrale sous la caisse et la possibilité d’un relais surmultiplicateur améliore encore les performances.
Plus élégant, le nouvel autocar comble les désirs de la clientèle qui l’apprécie pour les longs parcours, à travers à la France ou vers l’étranger. Sur le marché du transport urbain, en version autobus, il a également connu un beau succès.
Les grands carrossiers de l’époque ne résisteront pas à l’envie d’apporter leur touche personnelle à ce modèle, ce sera le cas de Di Rosa et de Amiot, permettant ainsi de prendre pied dans la catégorie des autocars de grand luxe.
Malgré tout, les autocaristes souhaitent que Chausson sorte un modèle plus moderne pour la clientèle « tourisme ». Ce qui sera fait en 1952 : le design de ce nouveau véhicule allait s’imposer dans les deux catégories bus et cars.
La saga des « Nez de Cochon » était bel et bien terminée, laissant place aux « Moustaches ».
Le véritable n° 51 des VFD, né le 19 juillet 1951, est présenté au Musée des Transports de Paris (AMTUIR). Il avait été conduit à Paris par la route depuis la région lyonnaise où il était affecté. C’est pour cela que notre véhicule reconstitué a pris le numéro suivant dans la série : le 52 !
immatriculation | actuelle : EL-654-PJ ancienne : 896 AH 38 (reconstitution) |
numéro de série | 312.064 |
longueur | 10,17 m |
largeur | 2,50 m |
poids à vide | 6,20 à 6,92 t |
poids total en charge | 12,0 t |
moteur | diesel Panhard 4 HL à 4 cylindres de 110 ch |
boite de vitesse | Renondin RL à 4 rapports, manuelle |
capacité | 45 assises |